Ici, je vous parle désir, intimité et sexualité. Des sujets du quotidien qui nous font vibrer, parfois souffrir, et dont on parle trop peu.
Il y a quelque chose de fascinant dans le sexe aujourd’hui : il est plus facile de faire que d’en parler. On a moins de mal à se laisser pénétrer qu’à entendre l’autre nous parler de désir. Pourtant, c’est justement en en parlant que l’on crée cette attente, cette tension, cette imagination que l’on convoite tant.
Comme si en passant directement à l’acte, on pouvait se cacher derrière la performance. Moyenne, très certainement.
C’est une réalité : cette conversation nous met mal à l’aise. On ne sait pas quoi dire. On a peur de ne pas être à la hauteur, d’utiliser des mots trop crus, trop fades, trop impersonnels. Des mots qui ne nous appartiennent pas.
Et pourtant, ces mots vous appartiennent.
C’est en lisant Le Mal Joli d’Emma Becker que cette newsletter a pris forme. Ce roman m’a bousculée. Il a fissuré mes inhibitions et m’a montré qu’on pouvait écrire sans détour, sans tabou, des scènes de sexe à la fois brutes et profondément humaines. Sans euphémisme, en parlant de sensations pures.
Parce que c’est dans l’imaginaire que l’on puise le plus de désir.
Jouir, c’est libérer la parole, c’est s’abandonner, c’est s’autoriser.
Cher Antonin, sachez qu’il est dur de travailler et de vivre avec, en travers de l’âme, le souvenir de votre bite dégoulinante de salive coulissant entre mes seins pendant que je vous lèche le cul (et je parie qu’on ne vous fait pas ça, dans vos dîners mondains ? Voilà ce que je tenais à vous dire, avant d’être happée par les enfants et le weekend. Je puiserai dans le labeur domestique la force d’être à nouveau gaie et joyeuse et légère, mais pour l’instant, et depuis que j’ai quitté votre demeure, je suis épuisée, anéantie de désir pour vous. Emma
Parce que la peur du jugement est omniprésente.
Parce qu’on a enfermé l’expérience sexuelle dans deux phrases : “Qu’est-ce que tu aimes ?” et “Qu’est-ce que tu veux que je te fasse ?”
Parce qu’on ne se pense pas légitime pour en parler.
Parce qu’on a peur d’être “trop” ou “pas assez”.
Mais une fois qu’on ose décrire nos sensations, on entre dans une autre dimension. Plus vraie, plus libre. C’est là que le plaisir prend toute sa place : quand on arrête de mentir, de jouer des rôles, de se cacher derrière une image lisse.
Dans Le Mal Joli, Emma Becker ne parle pas de sexe comme d’un simple enchaînement d’actions. Elle décrit le frisson d’un frôlement, la morsure du désir, l’électricité d’un regard. Elle ne joue pas un rôle, elle vit l’instant.
Écrire une scène de sexe, c’est écrire une scène de vérité.
Parce que pendant longtemps, on nous a appris à voir la sexualité des femmes comme un mystère. Quelque chose à conquérir.
Alors qu’en réalité, le plus dur, ce n’est pas de ressentir, c’est d’accepter de ressentir pleinement.
Ce n’est pas juste être nue, c’est être soi. Se donner la permission de sentir, sans crainte, sans contrôle, sans chercher à être parfaite.
Le sexe, ce n’est pas juste un enchaînement de gestes. C’est une danse. Une rencontre. Un dialogue entre sensations et mots.
Les mots ont le pouvoir de rendre le désir tangible. De l’incarner.
Alors, quels mots vous excitent ? Quelles phrases vous font vibrer ? Et si vous osiez dire, écrire, exprimer ce qui vous anime vraiment ?
Le moment où l’on commence à sentir, c’est souvent le moment où l’on accepte d’être un peu égoïste. De prendre son temps. De ne pas s’excuser d’être là.
"Nos moments les plus poignants sont peut-être ceux sur le pas de la porte. 'Au revoir', dit-il. Et puis il rebrousse chemin, enfonce sa langue dans ma bouche, déloge ma langue et la suce, me colle contre le mur et frotte à mon ventre cette bite éternellement dure."
Prenez un moment. Respirez profondément. Laissez venir les mots. Écrivez une scène de sexe.
Sans rien censurer.
Osez nommer les sensations, décrire l’instant, plonger dans l’intime.
Qu’est-ce qui fait monter le désir ? Qu’est-ce qui vous fait perdre la notion du temps ?
Parce que jouir, c’est aussi libérer les mots.
J’espère que cette newsletter vous incitera à explorer le pouvoir des mots et à laisser libre cours à vos désirs. La prochaine fois que vous aurez envie de parler de ce qui vous anime, osez utiliser les mots sans peurs.
On se retrouve début Mai pour une nouvelle édition de DÉSIR D’APPRENDRE, et d’ici là… prenez soin de vous 🧡
Un immense merci pour votre lecture, votre fidélité et vos mots toujours si bienveillants.
Je vous souhaite un beau mois d’Avril et surtout SURTOUT… de désirer pleinement.
J’espère que cette newsletter aura été éclairante sur différents points. N'hésitez pas à me partager vos pensées et expériences, car c'est dans le partage que nous pouvons grandir et évoluer ensemble. Et si vous avez besoin de moi je suis là ! ❤️
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