Ici, je vous parle désir, intimité et sexualité. Des sujets du quotidien qui nous font vibrer, parfois souffrir, et dont on parle trop peu.
Alalaa… un sujet qui pourrait devenir un looooong débat autour d’un dîner et de quelques bouteilles 😅
Pour tout vous dire, c’est ma grand-mère qui m’a inspiré ce thème.
La championne toutes catégories de la tête dans le sable. Sur à peu près tout. La pudeur de l’époque il paraît.
Elle vous répondrait sans hésiter, et avec un ton théâtral qui la caractérise :
“Évidemmeeeeeent que non ! Surtout, surtout éviter de froisser !”
(Tons, intonations, mimiques incluses).
Un jour, je lui poserai la question face caméra, juste pour le plaisir de la voir s’animer sur ce sujet.
Bref, moi pendant longtemps, j’ai cru que oui.
Que le ciment du couple, des amitiés, c’était la transparence.
Qu’aimer, c’était tout dire.
Sans filtre. Sans délai. Sans détour.
Avec des formes, bien sûr.
Mais surtout pas cacher, surtout pas “mentir”.
Mais en réalité tout dépend de l’intention qu’il y a derrière.
Est-ce qu’on dit la vérité pour se soulager ?
Ou pour prendre soin ?
Et la vérité, c’est quoi, au fond ?
Ma vérité n’est pas la vôtre.
Ce que je ressens, ce que je partage… tout ça passe par le prisme de mon histoire, de mes blessures, de mes besoins du moment.
J’ai vu, en consultation comme dans la vie, des mots faire beaucoup plus mal que le silence. Des vérités balancées pour se délester. Des regards qui se figent. Des corps qui se crispent.
Et j’ai compris une chose :
ce n’est pas tant ce qu’on dit qui blesse, mais comment on le dit, quand on le dit, et surtout pourquoi on le dit.
Et il y a nos vérités.
Prenons un exemple :
Votre partenaire vous confie un jour qu’il ou elle ressent parfois du désir pour d’autres personnes.
C’est peut-être une pensée fugace, une honnêteté intime.
Mais vous, qu’est-ce que vous entendez de ça ? Vous pouvez entendre une multitude de choses.
Qu’on peut désirer son ou sa partenaire toute sa vie, mais on peut aussi désirer d’autres personnes
Que c’est entendable normal, humain.
Mais vous pouvez aussi entendre :
ll ou elle ne m’aime plus.
Je ne lui suffirai jamais.
Je vais sûrement être trompé.e.
Et ça, ce n’est pas la vérité.
C’est la peur.
C’est une blessure qui se réveille. Un passé qui refait surface. Une projection.
Et c’est là que tout se joue :
dans l’écart entre ce qui est dit… et ce que l’autre entend.
Est-ce que ça vous appartient ? Non.
Mais est-ce que, quand on aime, on doit faire attention à ça ?
Je pense sincèrement que oui.
C’est pour ça qu’il faut en parler. Plus.
Pour qu’il y ait moins d’interprétation.
Pour que le lien reste vivant.
En fait, balancer une vérité sans prendre soin de l’autre, c’est un geste d’égoïsme déguisé en vertu.
La vraie question n’est pas :
Est-ce que je dois tout dire ?
Mais plutôt :
Ce que je m’apprête à dire… est-ce que ça va nourrir la relation ? Ou la fragiliser ?
Je vous dis souvent en séance :
Imaginez un lien entre vous.
Il n’est pas visible, mais il est là.
On est lié·e·s. Même quand on l’oublie.
Non ne dit pas tout, et on a le droit. Mais surtout, c’est aussi que parfois on ne sait pas encore.
Parce qu’on digère. Parce qu’on a besoin de comprendre avant de formuler. Parce qu’on ne sait pas encore ce que l’on veut dire.
Ne pas tout dire tout de suite, ce n’est pas cacher.
C’est parfois protéger.
Et protéger, ça ne veut pas dire trahir.
Protéger, c’est choisir le bon moment. La bonne manière.
C’est respecter ce tiers invisible qu’est la relation.
Vouloir absolument tout savoir est aussi un besoin de contrôle.
Pourquoi voulez-vous contrôler ce que l’autre pense et vis ?
On ne se dit pas tout, parce qu’on n’est pas tout.
On est aussi des êtres séparés.
Avec des pensées vagabondes, des désirs intimes, des mondes intérieurs.
Et c’est très bien comme ça.
Ce qui est essentiel, ce n’est pas “tout se dire”.
C’est de pouvoir se dire l’essentiel.
C’est de pouvoir parler sans être jugé.
C’est de pouvoir écouter sans tout interpréter.
C’est de pouvoir se rencontrer, même quand c’est fragile.
Et ça, ça demande de la sécurité émotionnelle.
De la maturité, du discernement.
De la douceur.
Alors non, je ne crois pas qu’il faille tout dire.
Je crois qu’il faut savoir se dire.
Savoir quand, pourquoi, comment.
Je crois aussi qu’on mérite de ne pas vivre dans l’ombre de ce qu’on est.
De ne plus croire que “ça va passer”.
De ne plus attendre qu’on nous devine.
De ne plus attendre que les autres répondent à nos besoins alors qu’on ne les a même pas formulés.
On se retrouve début septembre pour une nouvelle édition de DÉSIR D’APPRENDRE, et d’ici là… prenez soin de vous 🧡
Un immense merci pour votre lecture, votre fidélité, et vos mots toujours si bienveillants.
Je vous souhaite un beau mois d’Aout et surtout, SURTOUT… de désirer pleinement.
Avec toute mon affection,
Gabrielle
J’espère que cette newsletter aura été éclairante sur différents points. N'hésitez pas à me partager vos pensées et expériences, car c'est dans le partage que nous pouvons grandir et évoluer ensemble. Et si vous avez besoin de moi je suis là ! ❤️
Toutes les newsletters sont archivées ici, vous pouvez donc les retrouver si un sujet vous a particulièrement intéressé.
Vous pouvez également me retrouver sur instagram, sur Linkedin, et directement sur mon site internet.
Si vous avez la moindre question, vous pouvez directement répondre à cet email ou m’écrire juste ici, je réponds en général dans la journée !