Ici, je vous parle désir, intimité et sexualité. Des sujets du quotidien qui nous font vibrer, parfois souffrir, et dont on parle trop peu.
Il y a bientôt un an, mon fils est né.
À un mois de ses 1 an, je commence à dresser le bilan de cette dernière année.
Bouleversante. C’est le premier mot qui me vient.
Pas juste à cause des nuits fragmentées ou du rythme éreintant :
Camille - crèche - boulot - crèche - Camille - dormir.
Mais par tout ce que ça a réveillé en moi.
En nous, dans notre couple.
J’ai grandi dans une famille nombreuse, deuxième d’une fratrie de cinq.
On ne faisait pas de "cas particuliers".
Pas parce qu’on ne s’aimait pas, mais parce que c’était la seule façon de faire tourner la maison :
on pensait groupe, pas individus.
J’ai donc appris très tôt à m’adapter.
À ne pas déranger.
À ne pas demander.
À ne pas vouloir plus ou différemment des autres.
Vouloir autre chose, c’était trop.
Poser une limite, c’était un caprice.
Dire “j’ai besoin de toi”, “j’ai besoin qu’on prenne soin de moi”, c’était me “mettre en avant” par rapport aux autres.
J’ai continué à croire qu’aimer, c’était faire passer l’autre (ou le “nous”) en premier.
Du coup j’étais frustrée.
Et quand on est frustré… je vous le donne en mille : on ne prend pas les meilleures décisions.
Je sais que je ne suis pas la seule. Cette peur de déranger, elle dépasse mon histoire de famille.
Elle est culturelle. Surtout chez les femmes.
On nous apprend à être aimables.
Pas aimées pour ce qu’on est. Mais aimables. Dociles. Ajustables.
Surtout pas “difficiles”.
Et puis j’ai compris :
Quand je pense à mon couple, au risque de passer pour une personne ultra old school, je me dis que j’ai eu la chance de rencontrer l’homme de ma vie (qu’est-ce que ça veut dire vraiment, je n’en sais rien, j’espère juste passer le plus longtemps possible avec lui, et vieillir avec lui si on a cette chance).
Il m’apaise, il m’apporte, il me rend meilleure. Et même avec ça, je me met souvent contre lui, je me braque, je boude, je ne dis pas tout. Je laisse parler mes blessures et mes peurs, avant mes demandes et mes besoins.
En fait, ce n’est pas la dispute qui détruit. C’est le silence qu’on garde alors qu’on aurait eu besoin de dire. C’est cette petite voix intérieure qu’on étouffe.
Ce qu’on veut dire, ce n’est pas contre l’autre. C’est pour se retrouver soi, et se montrer à l’autre.
Combien de fois on se tait là aussi ?
On ne dit pas qu’on aimerait plus de lenteur.
Plus d’expériences, moins de performance.
Ou plus de regard, plus de peau, plus de tendresse.
On pense que dire, c’est casser la magie, la spontanéité du moment.
Mais en réalité, c’est ce silence-là qui éteint le désir, qui éteint tout le plaisir du moment.
Ne plus s’excuser d’être soi, ça veut dire revoir qui on laisse entrer dans l’espace intime.
On ne se contente plus de la surface.
On veut des amitiés qui soutiennent. Qui écoutent. Qui ne jugent pas.
Et ça aussi, ça se choisit.
Et ça demande de s’exprimer, quitte à ce que ce soit inconfortable.
On confond trop souvent le conflit avec l’agression.
Le conflit, c’est le moment où deux vérités se rencontrent. Parfois on ne va pas se le cacher, ça pique un peu. Mais la majorité du temps, ça relie.
À condition de savoir comment le vivre.
Pas en évitant.
Pas en explosant.
Mais en disant ce qui est vrai. Vrai pour nous.
Et avec respect et calme.
Demandez-vous :
Qu’est-ce que je retiens, alors que ce serait juste d’être dit ?
Qu’est-ce que je crains, si je montre vraiment qui je suis ?
Et qu’est-ce que je perds, à me cacher encore ?
Je ne crois pas qu’on doive tout dire, tout le temps, à n’importe qui.
Mais je crois qu’on mérite de ne plus vivre dans l’ombre de nous-même.
De ne plus croire que “ça va passer”.
De ne plus attendre qu’on nous devine.
De ne plus attendre que les autres répondent à nos besoins alors qu’on ne les a même pas formulés.
Arrêtons d’avoir peur de déranger.
On se retrouve début aout pour une nouvelle édition de DÉSIR D’APPRENDRE, et d’ici là… prenez soin de vous 🧡
Un immense merci pour votre lecture, votre fidélité, et vos mots toujours si bienveillants.
Je vous souhaite un beau mois de Juillet et surtout, SURTOUT…
de désirer pleinement.
Avec toute mon affection,
Gabrielle
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