Dans l'intimité du couple.

Dans cette newsletter mensuelle, je vous parle de couple, d'intimité et de sexualité. Des sujets du quotidien qui nous font vibrer, parfois souffrir, et dont on parle trop peu.

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Par Gabrielle Adrian
1 sept. · 4 mn à lire
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#5 De la flemme à la flamme

Dans cette newsletter mensuelle, je vous parle de couple, d'intimité et de sexualité. Des sujets du quotidien qui nous font vibrer, parfois souffrir, et dont on parle trop peu.

Bonjour à toutes et à tous, j’espère que vous allez bien et merci aux personnes qui nous ont rejoint pour cette 5ème newsletter Dans l’intimité du couple ☀️

Si vous me suivez depuis quelques temps, vous savez que mon travail en tant que sexologue tourne beaucoup autour du couple. Je trouve l'évolution des relations passionnante; pas uniquement l'évolution charnelle, mais aussi l'intimité, les règles implicites, la croissance, la complicité et les émotions au fil du temps.

Chaque mois, j’explore avec vous un sujet lié à l’intimité du couple par des questions que l’on se pose ou pas, des réflexions inspirées par certains auteurs et des connaissances acquises au fil de ma pratique.

Dans la mesure du possible et si le coeur vous en dit, je vous aide à passer à l’action avec des petits exercices du quotidien.


1/ En premier lieu, il n’y a aucun mal à avoir la flemme, stop à la culpabilité

La majorité des personnes qui culpabilisent sur le fait d’avoir la flemme d’avoir des rapports intimes sont des femmes. Avant de rentrer dans le vif du sujet, j’aimerais dire un mot là dessus :

La culpabilité imposée aux femmes qui sont moins actives ou moins désireuses sur le plan sexuel est encore très présent dans notre société. En général les mots que j’entends en consultation sont : “Je me sens paresseuse, peu séduisante et ennuyeuse, j’ai peur que mon.ma copain.ine/mari me trompe“.

Cette norme societale honteuse évalue la quantité de relations sexuelles qu'une femme devrait avoir, assortie de la menace de l'abandon si elles ne sont pas à la hauteur. Elle favorise aussi toujours plus les femmes sexuellement actives.

Un exemple flagrant de cette dynamique se trouve dans l'industrie pornographique. Pas besoin de fouiller très loin pour remarquer le peu de variation dans la représentation des femmes. Peu importe le rôle qu'une femme incarne lors d'une relation sexuelle – qu'elle soit active et dominante, et finalement étiquetée de “salope”, ou bien statique et soumise, et finalement étiquetée “d’étoiles de mer”, les images omniprésentes de l'activité sexuelle des femmes contredisent toujours leur émancipation sexuelle.

En d'autres termes, dans les deux cas, elles ont quelque chose à perdre.

Pour conclure cette introduction, que vous ayez envie de plus vous découvrir, d’être plus connecté.e à votre corps et de mieux communiquer avec votre partenaire est très positif et je vous encourage dans cette démarche épanouissante.

Cependant, ne vous en voulez pas lorsque vous avez moins envie, celle-ci revient toujours et il vaut mieux attendre et se poser les bonnes questions que de se forcer à s’engager dans des rapports sexuels qui ne vous font pas du bien.

2/ Pourquoi on a la flemme ?

Certains jours, on aimerait faire l’amour mais la flemme nous rattrape (et gagne). Peut-on la surpasser ?

Avant de parler de la flemme de faire l’amour, j’aimerais aborder le sujet de la flemme tout court : nous avons toutes et tous expérimenter la flemme (de sortir, de ranger la maison, de bosser…). En ce qui me concerne, j’ai souvent la flemme de faire la vaisselle, d’étendre la machine, d’aller courir… Et, comme beaucoup d’entre vous, j’ai parfois la flemme de faire l’amour.

Mais d’où nous vient cette grande paresse pour un moment de partage, de plaisir, d’émotions avec notre partenaire ?

Au choix : nous sommes crevé.e.s ou bien nous n‘avons pas envie.

Sachez que juste le fait de conscientiser cette flemme veut déjà dire que le désintérêt n’est pas 100% là, ce qui est plutôt une bonne nouvelle (hors de question d’être défaitiste dès le 1er Septembre).

1/ Savoir être donneur.se et receceur.se, parce que oui les rôles s’inversent et le 50/50 n’existe pas

Dans nos relations, nous avons toujours l’impression de devoir rendre ce que l’on reçoit. Comme si le fait de recevoir quelque chose nous obligeait directement à rendre la pareille. Fonctionner comme ceci nous empêche d’être dans l’appréciation.

Si vous donnez, n’attendez rien en retour, soyez purement dans le don, dans le geste, d’avoir envie de faire plaisir, d’avoir envie de donner du plaisir. Concentrez-vous sur la texture de la peau que vous touchez, sur le plaisir que vous donnez, sur la réaction de l’autre à vos caresses.

Si vous recevez, donnez vous le temps d’apprécier les gestes, les ressentis, les sensations. Détendez-vous complètement, soyez dans l’accueil de ces gestes.

Dans une société où on nous demande tout en 50/50, parfois vous n’aurez que 20 à donner. Et ce n’est pas grave, laissez l’autre vous donner les 80 restants.

2/ Modifier l'emploi du temps pour trouver des moments dédiés à l'intimité qui changent du cadre habituel

Vous ne pourrez pas retrouver cette flamme si vous ne passez pas des temps qualitatifs ensemble. Le désir sexuel peut être spontané, mais il est surtout réactif et se construit avec l’intimité émotionnelle.

Bloquez des moments sur votre emploi du temps, faîtes une ballade qui change, modifiez l’itinéraire, cuisinez des nouvelles recettes ensemble, écoutez un vieil album et dansez, faîtes un jeu de carte, amusez-vous, prenez du temps pour vous, votre relation, votre couple.

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